Un salaire, c’est l’espoir au Niger
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« Nous avons eu de graves problèmes à la saison de la famine, explique Maimouna Boureima. C’est la période entre nos deux récoltes; cette année, nos champs nous ont donné si peu de nourriture que nous avons envisagé sérieusement d’aller à Niamey, la capitale, pour y trouver un emploi ou même pour mendier dans la rue. » Maimouna, veuf de 45 ans, a cinq enfants à nourrir. Il travaille dans les champs de sa famille avec son frère, qui élève une famille, lui aussi.
« Notre village de Banibangou est l’un des plus pauvres de la région, dit Maimouna. Il n’y a pas d’emplois salariés si bien que nous n’avons rien d’autre que ce que nous pouvons faire pousser. Mais avec la sécheresse et les insectes ravageurs qui s’attaquent de nouveau à nos récoltes, la vie est très difficile. Nous pensons constamment à notre unique repas de millet et de niébé [haricot à œil noir]. »
Caritas Niger opère des programmes « rémunération contre travail » [cash-for-work] pour les paysans les plus pauvres et les familles monoparentales. Dans bien des cas, ce sont des femmes qui sont chefs de famille, mais quand on a offert cette possibilité à Maimouna et à son frère, ils ont sauté sur l’occasion. Ils ont reçu un salaire pour travailler à la réhabilitation de terres dégradées autour du village.
« Ça nous a permis d’augmenter nos réserves et d’acheter de la nourriture pour tenir jusqu’à la prochaine récolte », ajoute-t-il.
Nous avons pu varier un peu notre régime alimentaire. C’est comme si quelqu’un nous avait tiré une épine du pied. Ça nous a redonné espoir.
En plus d’avoir trouvé une solution à leur disette, les villageois de Banibangou sont fiers du travail qu’ils ont fait. Des terres abandonnées depuis longtemps pourront bientôt être remises en culture. Maimouna est l’une de 380 000 personnes vulnérables qui ont bénéficié de l’aide de Caritas au Niger grâce à des projets de « travail contre rémunération », à des distributions communautaires de nourriture et à la vente de céréales à prix réduit.